Honneur aux BULLES,
Le champagne sera bien sûr le roi de la fête. Et les propositions ne manquent pas. Tout comme l’excellent “13” de Bollinger déjà présenté dans ces pages, 2013 est également le millésime récemment mis au marché par Moët & Chandon, tant en blanc qu’en rosé.
Elaboré avec la récolte 2013, ce Grand Vintage Extra Brut assemble les trois cépages champenois classiques (chardonnay, pinot meunier et pinot noir) et a vieilli pendant sept années dans les caves de Moët. Débordant d’énergie, le vin tranche sur la production habituelle de Moët et séduit par ses notes douces de pamplemousse, de fruits à noyau et d’amandes rehaussées par des épices douces. Parfait avec vos plateaux de fruits de mer, mais aussi avec une volaille grillée ou une viande blanche. (Divers points de vente, ±65€)
Autre style avec des bulles issues de l’Aube dans l’extrême sud de la Champagne, aux portes de la Bourgogne. Reconnu HVE (Haute valeur environnementale) en 2014, le domaine Alexandre Bonnet a changé ses méthodes et vient de lancer cinq nouveaux champagnes issus de leurs 47 hectares de vignes, à 90% sur les Riceys.
Parmi ceux-ci, outre la cuvée La Géande qui propose un étonnant assemblage des sept cépages champenois, nous avons choisi le Blanc de Blancs, un assemblage rare de pinot blanc et de chardonnay à parts égales à proposer à la coupe ou à la bouteille. D’une très belle vivacité, ses bulles sont fines et savoureuses. Sa bouche est dominée par les fleurs blanches, avec un peu de pomme et est prolongée par une étonnante note saline provenant du terroir calcaire. C’est la cuvée la plus pointue de la maison, mais elle plaira à un large public. (Vins Pirard, 48€)
VINS BLANCS
Dans le registre des grands vins, les blancs de François Carillon à Puligny-Montrachet sont tout simplement éblouissants ! Héritier d’une longue tradition familiale, ce vigneron a créé son propre domaine en 2010 et élabore une quinzaine d’appellations, principalement en chardonnay. Parmi celles-ci, le 1er Cru Les Perrières 2018 s’appuie sur une acidité exemplaire et une finesse rare. Très racés, ses arômes caillouteux et sa minéralité crayeuse sont rejoints en fin de bouche par des notes de pêche blanche et d’agrumes. Un délice. (CINOCO, ±85€)
Plus au nord, mais toujours en Bourgogne, les vins de Jean-Marc Brocard à Chablis sont une valeur sûre, connue et reconnue dans la restauration. Toute la gamme des chablis y est produite, dont ce Premier Cru Vau de Vey 2019 qui se révèle tout à fait abordable, tant dans sa vinification que son prix. Issu d’une parcelle de deux hectares en bio, le vin se présente en toute délicatesse, avec un fruit très bien exprimé, net et précis, avec une pointe d’anis. Jérôme Brocard a rejoint son père depuis plusieurs années et développe quant à lui une belle gamme en bio. A faire découvrir. (VA.S.Co, ±22€)
VINS ROUGES
Les deux rouges retenus proviennent des deux pays qui dominent la production mondiale. Le premier est issu de l’appellation Montepulciano d’Abruzzo, au nord de Pescara et est élaboré par le groupe Fantini, considéré comme l’un des meilleurs producteurs italiens (et fournisseur officiel du 100e championnat du monde de cyclisme en Flandre cette année). Ce Colline Teramane DOCG 2015 est encore jeune malgré ses six ans, et s’annonce dès la première gorgée comme puissant et tannique. Songez à le carafer car après quelques minutes d’aération, sa structure s’élargit pour laisser place à des arômes intenses d’épices et de chocolat, avec une jolie touche balsamique et de pruneau en fin de bouche. Il sera parfait en accord avec une pièce de gibier ou un rôti. (Le Wine, 16€)
Cap sur la Rioja Alta ensuite avec Valenciso Reserva 2014, un vin rouge issu des Bodegas du même nom, 100% tempranillo. Reserva indique ici que le vin a vieilli au moins trois ans, dont un an minimum en fût de chêne. Certifié bio, ce rouge est de facture classique, mais sa bouche, très juteuse, présente beaucoup de caractère et des tanins très fins, avec une agréable finale de fruits noirs et de notes légèrement terreuses. Parfait pour une viande rouge ou un canard farci au boudin. (Matthys, 22€)
UN VIN DE GLACE AU DESSERT
Les vins de glace (“Ice Wine”) sont les vins emblématiques du Canada. Récoltés encore gelés entre novembre et février (en fonction de la température), les raisins sont pressés pour en éliminer l’eau et donc concentrer leurs arômes primaires, le sucre et leur acidité.
Il faut huit fois plus de raisins pour un litre de vin de glace que pour un vin classique. Cela donne un vin très sucré, qui se permet de dépasser régulièrement les grands liquoreux français dans les concours, grâce à son acidité importante qui équilibre parfaitement le sucre.
Hybride d’origine américaine, très résistant au froid, le vidal est le cépage le plus utilisé pour le vin de glace. Ce Vidal Icewine de Lakeview Cellars (Ontario) sera servi frais et se mariera avec des desserts au chocolat, de fruits frais, des fromages ou même une tarte aux abricots. L’association avec le foie gras est aussi très intéressante. (Distribution : Au fil du St-Laurent, 18€ pour 200ml)
Et après dinner
Après un bon repas, rien de tel qu’un bel Armagnac, par exemple celui du domaine Laballe qui propose un voyage gustatif hors du temps, grâce à une collection de trois armagnacs en monocépages, Eau-de-Vie (folle blanche), Exode XIV (ugni blanc) et Résistance (baco), tous présentés en 10, 50, 70 ou 300 cl.
De cette mini-série se dégage incontestablement Résistance, assemblage unique de trois années (2009, 10 et 12) sélectionnées en collaboration avec des bartenders. Le nez est très intense et légèrement oxydatif, la bouche est ronde et gourmande, bien épicée mais jamais brûlante. (3 x 10cl : 33€, cavistes et en ligne)